Contes et Légendes Fracassantes (2ème Nouvelle - Partie 1)

Et une nouvelle nouvelle ^^

Celle-ci étant trop longue pour la mettre sur un seul post, je suis obligé de l'envoyer en deux parties sur deux posts différents : voici la partie 1

Pas eu le temps de bien relire ^^ Alors j'enleverai les éventuelles fautes d'orthographe plus tard ^^



Bonne lecture

GNOME A FEMME

Le Réveil

Etendu sur un lit, Shady observait les premiers rayons du soleil filtrer à travers les volets de bois vieillissants de la chambre, laissant apparaître progressivement les détails de la pièce. Shady aimait ce moment. L’instant où il découvrait en toute sérénité, l’environnement dans lequel il était arrivé la veille en pleine nuit, au bras d’une jeune femme, qui séduite, l’avait invité dans son intimité pour découvrir entre les doigts experts du gnome, les cimes vertigineuses du plaisir.


De ses innombrables expériences, Shady avait appris à décrypter la personnalité de ses conquêtes à travers une analyse rapide, subtile et précise de la décoration de leur pièce à coucher. Ce matin là, il était très satisfait. La pièce était de bonne taille, rectangulaire et éclairée par deux grandes fenêtres, qui à en croire les nombreux éclats de voix, les bruits de carrioles branlantes et de sabots de chevaux, devaient donner directement sur une rue pavée et fréquentée de Stormwind. La douce était donc une citadine, aimant le brouhaha et l’effervescence des villes. Shady aussi. Les jeunes femmes des campagnes ne manquaient pas de charme, mais Shady préférait l’excitation urbaine à la sérénité rurale. Le plafond était haut et traversé sur la largeur par d’épaisses poutres de bois brutes séparées chacune, approximativement, d’une longueur de gnome. De chacune de ces poutres, pendaient un chandelier en fer poli du meilleur effet supportant quatre bougies recouvertes d’une bulle de verre opaque teintée de parfois rouge, parfois de jaune ou d'orange. La belle aimait donc les ambiances feutrées, chaleureuses et romantiques. Tout Shady. Le sol, un parquet de bois apparemment exotique, poli, brillant et très propre, était jonché de nombreuses piles de livres, de parchemins et de parfois même de vêtements négligemment posés sur le sol. Cette jeune femme, constata Shady, devait être une personne cultivée, appréciant la lecture et l’écriture, et dotée d’un sens de l’organisation douteux vu de l’extérieur, mais qu’elle devait savoir gérer seule sans trop de difficulté. Elle devait être donc être assez indépendante, se moquant du qu’en dira-t-on, du moment qu’elle, sache où elle en est. Shady était sous le charme.


Alors qu’il commençait à apprécier les nombreuses armoires de la belle le laissant fabuler sur la coquetterie de la demoiselle, il sentit un mouvement sur sa gauche. Sourire en coin charmeur, l’œil plissé laissant filtrer un regard pénétrant, Shady observa la superbe créature sortir lentement de son sommeil. Dos au gnome, elle se releva sur un coude, faisant ainsi glisser négligemment le drap qui la recouvrait le long de son bras et laissant découvrir ses épaules nues. Des épaules sublimes, fines et sensuelles. Le regard de Shady remonta jusqu’à la nuque dégagée de sa conquête. Une nuque qui s’offrait à lui et à ses baisers. Le teint hâlé fini d’abattre les dernières résistances du petit homme, qui du geste sûr de l’expert, colla son petit corps contre la belle et déposa ce fameux baiser Shadyen qui construisit sa légende, au creux la nuque de sa déesse.


Celle-ci se retourna alors laissant apparaître un visage d’ange aux yeux clairs, à la bouche magnifiquement dessinée et aux traits d’une finesse à faire pâlir les plus beaux joyaux d’Azeroth. Shady décocha son sourire légendaire avant de laisser rapidement la place à une expression d’effroi.


A peine retourné et face au visage du gnome, la belle poussa un hurlement de terreur et sortir à toute jambe du lit. Ne prenant même pas le temps de s’habiller, elle quitta la chambre et Shady l’entendit dévaler les escaliers en s’égosillant, pleurant et crachant ce qui ressemblait fort à de la frayeur.


Interloqué, Shady ne comprit pas sur le coup. Il n’eut d’ailleurs que peu de temps pour réfléchir, car trois hommes en armes déboulèrent rapidement dans la chambre. A la vue du gnome, ils eurent d’abord un mouvement de recul, puis rapidement entreprirent de charger le petit être. Abasourdi, mais habitué à affronter les pires dangers avec ses Fracasseurs, Shady sortit de sa torpeur, immobilisa ses assaillants avec une nova de glace, et se téléporta aussitôt dehors.


A demi nu, il constat avec effroi que tous les regards qu’il croisait se transformaient aussitôt en regards horrifiés, parfois haineux. Des cris, des bousculades, partout où il passait, il semait le chaos et des cris de dégoûts et d’horreur s’élevaient dans le ciel dégagé de Stormwind. Shady enchaîna les téléportations et partit dans la forêt d’Elwinn, loin de cette civilisation qui pour une raison qui lui échappait encore, le rejetait comme la peste. Inquiet et hébété, Shady prit la route du camp de base des Fracasseurs.










Le camp de base des Fracasseurs n’était pas fixe. La chef de la guilde, Helza, avait souhaité cela pour éviter d’éventuelles représailles organisées par les nombreux ennemis de la guilde. Cette mobilité n’était guère du goût de tous. C’était notamment le cas des guerriers qui n’arrivaient pas toujours à se souvenirs du dernier emplacement désigné. Le souvenir de l’expédition organisée par la guilde pour retrouver Brutépaisse, la chef de guerre, que les Fracasseurs avaient perdu de vue après un déménagement du campement, fit sourire Shady. Ils l’avaient retrouvé à plus de cent cinquante heures de marche de l’emplacement du quartier général, seule, assise sur un rocher au milieu d’une rivière, mâchant un caillou.


Les premiers rayons du soleil commençaient à balayer l’horizon, posant sur le paysage des Marches de l’Ouest, un voile de couleurs jaunes et oranges pastels. Le printemps n’avait pas encore tout à fait prit ses marques et l’aube était encore emprunte d’une humidité ambiante, résurgence des nuits fraîches de fin d’hiver. C’est dans les montagnes près de Ruisselune, jouxtant la frontière de la vallée de Strangleronce, que le campement des Fracasseurs avait été installé depuis maintenant près de quinze jours. Cet emplacement avait été choisit pour ses nombreux avantages stratégiques. Il était d’abord proche de Zul Gurub. La guerre contre les Troll d’Hakkar faisant rage, cette proximité permettait des assauts et des repos répétés avec une fréquence élevée. De plus, les alentours dégagés assuraient de ne pas être pris au dépourvu par une attaque surprise d’un éventuel ennemi. Enfin, la vue sur la campagne des Westfall bordée par l’océan d’un bleu limpide était un régal pour les yeux s’y attardaient.


Deux jours et deux nuits déjà que Shady avait quitté Stormwind. Encore une bonne journée de marche et il serait au campement de la guilde. Il n’avait que très peu dormi jusque là, préférant avancer encore et toujours pour rejoindre le plus rapidement possible ses compagnons. Les rares humanoïdes qu’il avait croisé depuis sa sortie de Stormwind avaient eu la même réaction que les habitants que la capitale humaine : à sa vue ils étaient effrayés, s’enfuyaient ou le chassaient sans pitié. Shady s’était donc vite résout à ne pas emprunter les routes et sentiers battus, mais à privilégier les traversées des zones non aménagées. Il avait ainsi réussit à ne croiser que des animaux domestiques et sauvages, qui, les concernant, n’avaient pas changé de comportement à l’égard de la créature à deux pattes qu’il restait à leurs yeux.


Après de longues heures de marche à traverser les immenses champs de céréales recouvrant la quasi-totalité des Marches de L’Ouest, Shady était en fin au pied de la montagne au dessus de laquelle était perché le quartier général des Fracasseurs. Il était temps. La paire de bottes de cuir et les vêtements qu’il avait volé à proximité d’une ferme pour se réchauffer et accélérer sa progression, étaient détrempés et lui collait à la peau. A cette époque, les nuits humides et les rosées matinales recouvraient la végétation d’un duvet liquide et translucide, faisant perler au bout de chaque feuille, de petites larmes de pluie. Sous les rayons du soleil, ce tapis de perle d’eau donnait aux champs l’aspect d’une mer de diamants scintillants.


Shady entreprit la montée par un chemin secret, vers le campement de la guilde. Le crépuscule commençait à étendre son manteau sombre sur le paysage. Le soleil avait entamé sa partie de cache-cache avec la lune et avait entreprit, comme à l’accoutumée, d’aller de se dissimuler derrière les hautes cimes des arbres inquiétants du Bois de la Pénombre. Et comme à l’accoutumée, la lune aller passer la nuit à trouver la cachette de l’astre suprême.


Des voix réconfortantes. Le rire d’Asurmen. La flûte d’Hellequin. Les propos incompréhensibles de Kabrom. Shady était arrivé. Encore un rocher à contourner et ses amis pourraient l’aider … à comprendre. Shady débarqua sans crier gare au milieu de ses amis. Des cris d’effroi. Mouvements de recul. Le petit homme vit Brutépaisse, épée en main, bave aux lèvres, sur le point de le taillader en carpaccio de gnome. « C’est moi ! Shady ! » cria le gnome. Une voix retentit « Regardez autour de son cou ! C’est l’insigne des Murlocs unijambistes, laissé à Shady par père ! »

Un silence pesant vint comprimer les épaules des protagonistes. Shady vit ses compagnons l’observer avec attention et méfiance. Il vit l’expression de leurs visages passer de la peur, à la méfiance puis à la compassion. La tension dans l’air s’estompa. Shady pris alors la parole. Il expliqua, des trémolos dans sa voix, les derniéres heures affreuses qu’il avait vécu depuis son réveil dans le lit de sa dernière conquête. Les Fracasseurs écoutaient avec attention et sérieux. Puis il demanda : « Que m’arrive-t-il ? ». Ange, se leva avec grâce et disparu sous une tente. Personne ne prit la parole. Quelques secondes plus tard, la prêtresse ressortit un miroir à la main, qu’elle tendit à Shady, accompagné de ces paroles « Nous trouverons une solution Shady. Ne panique pas. »


Shady perdit presque conscience à peine le reflet de son image apparue sur le miroir …